lundi 12 janvier 2015

Pour Charlie, mais pas que.

Je suis Charlie, Jessy et Noémie,
Je souffre de voir cette vie sans répit
Chacun accuse le coup en famille.
Je suis Iztael, fils de Koranabe,
Je pleure de voir notre arbre tomber
Symbole de la vie pour notre humanité.
Je suis Samir, Laeticia et Nadir,
Je suis frustré de voir mon peuple souffrir
A cause de regles officielles universelles du pire
Qui me disent que mon oncle et mon frere sont des ennemis de la liberté
Je m'en vais chercher refuge au milieu des kafirs.
Je suis Sagar, William et Sadhana,
Fatigué de voir tous ces parias,
Controler ma vie et mes choix.
Je suis Julia, Kyuss et Sarri,
Choqué de voir arriver dans ce pays
La folie des hommes démunis.
Je suis Andrew, Kate et Anable,
Marchant au milieu de ces intouchables
Le coeur serré de ne pouvoir être aimable.
Je suis Dan, Lauryn et Aimé,
Choqué de voir ces frères menacés
Par la peur raciale de ces illuminés.
Je suis aussi Yorgev, Ivanna et Igor,
Vivant sous cet embargo fort
D'antidemocratie, de menteurs et de morts.
Je suis toi, comme tu es moi,
Tu t'indigne de voir ça chaque mois
Restes tu sur cette chaise en émoi,
Plutôt que de courir aider ces enfants nés dans les mauvais pays
Le monde est intense, dur et certaines personnes t'auront menti
Si tu pense que c'est fini, qu'il n'y a plus d'espoir dans cette vie
Qu'au final, c'est tout aussi bien de rester là, assis,
Attendant que les grandes personnes s' occupent des soucis.
Je suis sidéré de voir que peu comprennent ce monde rassis
Qu'il faut marcher tous ensemble vers ici,
ou là pour que nos cerveaux redemarrent ainsi.
Dure réalité que d'accepter que la vie,
Aussi censés que nous puissions être amis
De dire les choses, raconter nos envies,
Puisse être digne d'une anti-fantaisie.
Je suis Charlie, Nadir et Joao
Vivant dans la terreur tout la haut
De ne pas finir cette journée sur le dos,
Inerte, grave de lucidité et effrayé
Par cette majorité de minorités,
Qu'on utilise à des fins égoistes déviées
Pour en faire des cibles politiques,
Celles qu'on parjure, qu'on jette des briques
Pour rassurer le citoyen moyen mythique.
Lui dire que tout va bien,
Que le problème c'est les autres
Qu'ensemble tout peut changer
Tout en ne devant pas bouger
C'est la seule voix chez les notres
Et les médias s'en chargeront demain.
Fadaises ! Mensonges et Vilénies !
Pour moi la démocratie est en sursis,
Rien ne changera avec tant d'esprits endormis.
Je suis Moi, Toi et Lui
Mais je ne suis pas celui
Qui viole et excise les petites filles
Rend infirme les enfants pour qu'ils mendient
Perd la raison et trouve un fusil
Au nom de quelques dieux indécis
Rentre dans un café et joue avec les vies.
Je n'ai même pas besoin de t'énumerer
Tout ce que tu verra à la télé
Je fuis ce système où les coupables
Ont besoin de ton accord affable
Pour continuer en toute impunité
A dépecer cette terre prêtée,
Jusqu'au jour où ils fuiront
Faire ça sur d'autres horizons.
Quand, mais quand verra tu
Que tu es Yorgev tout autant que Cabu
Que je pleure pour toi et tes amis disparus
Que je pleure pour ton égoisme de "m'a tu vu"
Que je pleure pour toutes les victimes,
Et les familles de ces êtres perdus en abyme.
Je suis vraiment désolé de dire ça à haute voix
Je suis souffrant, mais je crois en toi.

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