mardi 30 juin 2015

C'est tout droit !


Ce chapitre, car étrangement rempli de souvenirs divers, se comportera comme un chapitre normal.
Avez vous déjà vu un désert d'arbre ? Avez vous déjà été dans un désert auparavant ?
Moi jamais.
Nullarbor Plain, la plaine sans arbres. Du latin, Nullus, Zero, et Arbor, Arbres.  Zero arbres.


Ben c'est pas vrai de partout. Il y en avait pas beaucoup, mais seulement une centaine de kilomètres sans rien aux alentours. Sur 2000km, c'est pas grand chose.
Tout a donc commencé le soir de retrouvailles avec les français, qu'on nommera Alex, Deborah et Jerome pour garder leur anonymat. Ce soir précis où nous nous sommes retrouvés au début de la longue ligne droite.

Alex veut retourner au dessus de Perth, à Exmouth. A l'ouest. Nous partons à l'Est. Au petit matin, après une alchimie de reflexion au coeur d'Alex, il demandera a WoonJa si il peut se joindre à nous, sentant que l'Est l'appelle. Nous avons finalement un 3e comparse dans la voiture. Nous voila donc bien, prêts à partir.


Jérome et Déborah sont autant ravis que nous.
1ère journée,  il fait chaud, très chaud, mais vraiment très chaud. Surtout avec notre départ à 9h30 qui n'aide pas la fraicheur matinale. Je conduis un peu avant de m'effondrer à l'arrière pour dormir. Le vent chaud me fait cuire, et je me sens très mal dès la 2e étape.
Ah oui, précision, chaque étape se compose de 200km de route, où une "ville" composée d'une station service et d'un motel miteux apparait. Entre, il n'y a que la route droite et ennuyante. A chaque etape nous essayons de contourner la restriction d'eau pour s' arroser le visage d'eau pas forcément froide, et en profitons pour remettre un peu d'essence. Il est impossible de prévoir si la station suivante aura de l'essence ou non, dû à leur isolement au milieu de nulle part. Et plus nous avançons, plus le prix de l'essence grimpe. Il me semble que le plus cher que nous ayons vu était de 2$ le litre. Forcément il n'y a qu'eux à l'horizon. Autant en profiter.


Nous arrivons enfin à la soirée qui s' annonce plus fraiche, et nous posons notre camp au milieu du bush. Précisement là où nous faisons la rencontre des araignées et des scorpions. Nous sommes dans un desert, et bizarrement nous commençons à nous comparer à un garde manger géant pour ces habitants nullarboresques.
Les deux journées suivantes se composeront de la même manière avec un étonnement inarretable.

Nous avons roulé sur la plus longue ligne droite d'australie, 146,6km tout droit, c'est très long.

Elle nous fera passer la frontière du Western Australia pour arriver dans le South Australia. 

C'est a Eucla. Nous nous y baignerons pour la dernière fois dans le WA.

La véritable plaine du Nullarbor n'existe que sur une centaine de kilomètres, là où il n'y a aucun arbre à l'horizon. C'est impressionant de se retrouver au milieu d'un désert vert. Ça apporte un sentiment de vide. Tellement, peut être, que le soir nous ferons un festin de roi, car le lendemain, une fois sorti du nullarbor nous aurons un checkpoint à passer où nous devrons laisser nos fruits et légumes ainsi que le miel à ceux qui gardent le point de controle. C'est une histoire de contamination entre les états. Du coup, grosse poellée de patate à l'ail et salade de carottes pour tout le monde.


Le troisième jour nous arrivons à Ceduna, ville étape de la fin des 1700km de lignes droites. Nous y ferons des courses, content de retrouver la civilisation. Nous partirons à Streaky Bay, au sud, pour y voir une tempête qui nous ravira après toutes ces chaleurs du désert. Ca sera le picnic de séparation avec Jérome et Déborah.
Nous, nous partons à Port Lincoln pour y trouver du travail.


 Comme le dit l'adage, "plus tu cherches moins tu trouves" cette ville servira à nous remettre d'aplomb sur la route de Melbourne. J'y cuirai des pâtes à l'eau tiède, recette que je breveterai un jour. Nous dormirons au coin le plus éloigné de la ville, car il y a des dauphins qui surfent sur les vagues la bas.


Après ça commencent les soucis pour WoonJa qui nous avait plus ou moins épargnée depuis Esperance.
L'embrayage lâche. Le garagiste répare la pédale. Je m'enerve contre son manager car il n'a pas réparé ce que je lui avait demandé. Le ton monte. Il me menace. Rien n'est fait et nous nous sommes fait voler 200 dollars par ce garage. Nous perdons ensuite la 2e et 4e vitesse. Nous cherchons tout de même du travail sans succès. Les tensions commencent à ressortir. Mais nous passerons au delà de ça. Nous prenons la décision de partir pour Melbourne sans détour et le plus vite possible. Nous perdons la 1ère vitesse. Adelaide aura été un cauchemard.
Nous ferons 1400km avec deux vitesses. En esperant que nous n'aurons pas à abandonner WoonJa sur la route. Nous sommes prets au cas ou. Nous déciderons tout de même de passer par la Great Ocean Road. Bien nous en a prit, tout changera à partir de la bas.


samedi 30 mai 2015

Cape Legrand & Rencontres

La route pour Cape Legrand est vide. Nous sommes seuls au milieu de bush, à droite comme à gauche. Rien aux alentours. Ni devant ni derriere. Seule la route, droite, nous nargue. D'ailleurs à force de regarder à gauche, nous ne voyons pas le checkpoint à droite où nous sommes supposés payer 12$ par voiture. Nous ferons ça au retour. Si on y pense.

Les émos, vu une fois sur la route

Nous arrivons au camping de Lucky Bay, après avoir contourné Frenchman Peak, un rocher posé a une centaine de mètres de hauteur sur une colline. Sacré rocher tout de même, on le voit de loin.
Premier signe de vie, un 4x4. Dedans notre premier ranger, très sympathique, très habitué des backpackers qui ne veulent pas trop payer, et en fermant les yeux nous laisse dans les bras du volontaire en charge du camping. Lui ne fermera pas les yeux et nous demandera 10$ par personne pour arreter la voiture et poser notre tente.
Nous retrouvons le van coloré,  et avec les filles, nous allons nous balader dans la baie.
Imaginez une plage ronde. Seul un petit espace laisse rentrer l'eau dans la baie. On peut marcher d'un bout à l'autre, et en presque une demi heure de marche, nous parvenons a ce que l'on pourrait qualifier de quart de la plage. La baie est grande.
J'ai marqué dans mon calepin ces termes : "Une vague ronde de 4km de diamètres toutes les 2 secondes. Du sable blanc qui crisse. Des pieds qui s'enfoncent. Et des petits points au loin, plus courageux que nous, qui semblent être des humains. Cet endroit est merveilleusement magique. " C'est sûrement les premiers mots qui me sont venus en tête.
Une vue de presque Lucky Bay

Le soir, nous faisons la rencontre des autres campeurs. Des anglais, des écossais et des australiens en pagaille. Nous faisons à manger au milieu des occupants du bus de Scotty, qui est guide sur les routes d'australie. Il passe sa vie à montrer l'australie, de long en large en travers, en conduisant son bus. La vie n'est elle pas merveilleuse de ce point de vue ?
Nous descendons faire de la musique sur la plage. Pierre à la guitare, moi au didgeridoo et les filles dandelinant au son du rythme que nous commençons à bien connaitre, à force de nous entrainer.
Là,  surprise, les occupants du bus descendent à leur tour, les bras remplis de tubes en plastiques qui servent de didgeridoos. Instant de gloire, où j'explique à ces braves gens comment souffler dedans.

C'est à ce moment précis que se passe une chose incroyable, inimaginable et inoubliable.
Je suis en train de jouer du didge les yeux fermés et j'entend les voix des autres qui s' estompent peu à peu. Je met ça sur le compte de la méditation dont le didgeridoo me fait atteindre. Cela m'arrive souvent de "déconnecter de la réalité" lorsque je joue. Mais j'entends d'autres sons, des espèces de frottements sur le sol. Cela me perturbe, et je m'arrete de jouer. J'ouvre les yeux, et là autours de moi, un autre genre de public me regarde de leurs yeux hagards et lointains. Une petite huitaine de kangourous m'a entouré et m'écoute jouer. Je continue donc de jouer, et lorsqu'ils se sont lassés, ils partent en trainant la queue, mais je les suis. Je ne sais combien de temps j'ai joué de la musique au musique au milieu de ces kangourous, pas du tout effrayés par moi. Cela a du arriver un nombre incalculable de fois à un nombre incalculable de personnes, mais cela restera un moment gravé a vif dans mes souvenirs.

Esperance sous un coucher de soleil enflammé

Après 2h de sommeil, WoonJa ne veut plus passer les vitesses. C'est le début d'une longue et patiente guerre entre elle et nous. Nous la réparons en urgence, car nous voulons partir rapidement en direction de Norseman et de la plaine du Nullarbor. Avec beaucoup de chance et d'incompréhension dans nos gestes, WoonJa repart avec les vitesse qui forcent mais qui passent quand même.
Autre souvenir incroyable. Nous voyons le ranger nettoyer les toilettes du camping. Dans ce pays, personne ne rechigne à faire ce qui doit être fait.
Nous faisons quelques kilomètres et nous arrêtons à Hellfire Beach, l'une dez plus belles plages qu'il m'ait été donné de voir dans ma vie. Nous nous baignons sous un cagnar pas possible, dans des vagues qui nous donnent l'impression d'être dans une machine à laver.

Hellfire Beach

Puis nous partons sur une autre belle plage déserte pour siester.
La vie est dure dans ces conditions, non ?

Hillier Island, vu de Esperance, Lever de soleil

À notre retour à Esperance, alors que je suis en train de me doucher au vu et au su de tout le monde, m'en fout l'eau est chaude, je fais la rencontre de 4 français très particuliers. Au premier regard du premier arrivé, je sais que nous allons passer du temps ensemble. Je n'aurai pas pu imaginer à ce moment jusqu'à quel point mon intuition allait s'avérer vrai.
Au détour d'un supermarché, je fais la rencontre de deux lascars français. Cela me parait tellement surnaturel que je passe du temps à discuter avec eux. Puis je récupère Pierre, et ensemble nous allons au camping gratuit.
Surprise, une de plus, les français sont déjà là. Mais ils sont 5 en fait. Une était cachée dans le van. Nous passons la soirée ensemble. Alex, Jérome, Déborah, Vincent et Morganne s' en vont pour Cape Legrand le lendemain. Le contact passe bien. Nous nous donnons rendez vous quelque part sur la plaine du Nullarbor, ces 2000km de rien.
Mais finalement nous prenons le thé ensemble le lendemain. Et même un peu de jongle.
Lever de soleil sur le free camp

Nous partons faire de la musique sur la rue principale de la ville, et nous chantons à tue tête avec Pierre. Nous faisons quelques bracelets. Et nous voilà de retour dans une capricieuse WoonJa, qui semble savoir que nous allons en direction de Nullarbor.
Comble de malchance, bonheur de route, nous ne saurons jamais, nous nous faisons arrêter par la police du Highway, qui sans nous prévenir, arrache nos plaques d'immatriculation, sans concession et avec fermeté. La voiture n'est pas enregistré au comté, donc sans assurance, et croyez moi c'est un bazar l'australie pour ça. Nous attendions que l'ancien propriétaire s'occupe de payer ses impayés, cela nous aurait éviter de payer un controle technique obligatoire et une nouvelle registration de plusieurs mois.
Qu'importe, nous sommes au milieu de nule part, à 200 bornes du premier patelin. Les policiers sont amicaux, et sans amendes, nous laissent repartir jusqu'à Norseman où nous devrons refaire les papiers de la voiture, pour de nouvelles plaques.
200 kilomètres sans plaques. Totalement illégal. Nous esquivons le caravan park où les flics nous avaient "conseillé" d'aller, et nous nous cachons dans le bush pour y passer la nuit.
Un beau specimen, se rotissant au soleil

Aux premières heures du jour, nous sommes déjà de retour à Norseman, pour une douche dans la Caltex station service. Et nous arrivons devant les portes du comté avant même son ouverture. Coincidence ou pas, nous tombons sur Margaret, qui veut absolument nous aider à repartir.
WoonJa a une amende de l'ancien proprio, que nous faisons sauter, et nous obtenons un permis spécial pour conduire jusqu'au pit (le controle technique) qui est a 200km de là, à Kambalda. Ce que nous faisons immédiatement.  Nous y rencontrons Ross et son patron, qui en plus de nous faire accepter WoonJa au pit, nous répare une roue qu'on risquait de perdre sur la route, et nous mettent un coup de poliche.
Ce pays n'est il pas incroyable de générosité ?
Tout est ok pour avoir la régo (la carte grise). Nous célébrons ça en lachant notre stress sur un Sunday light weight and watch, et des bières que nous boirons le soir, une fois de retour à Norseman.
400 kilomètres aller retour, sans plaques, légales.
Le matin, après 12h de sommeil, nous partons chercher les plaques, remercions Margaret chaleureusement, et les fixons sur WoonJa. Matinée shopping, forcément, 2000km de désert ça se prévoit. Cette journée aura été la plus chaude jusqu'à présent.  Pas loin de 40° à l'ombre, nous ne pouvons pas bouger, ce que nous faisons très bien. Retour dans le bush, après une machine à laver, des chants en l'honneur d'un sol glissants et nous voila prêts pour partir le lendemain matin.
21h, Pierre est couché, et mon téléphone sonne. En décrochant, j'entend une voix dans l'écouteur et une autre à 50 mètres de moi, la même qui me demande "est ce que vous êtes là ?".
Alex, Jérome et Petite Boussole nous ont rejoint. Le nullarbor n'a qu'à bien se tenir nous arrivons.
Prochaine étape : C'est toujours tout droit !

mercredi 29 avril 2015

Albany et finalement sur la route !


Nous arrivions dans la grande ville d'Albany, ne voyant pas les confins de ces rues qui semblaient partir dans tous les sens. Après un aller retour dans la rue principale, nous prenons conscience que la ville ne nous réussit pas si bien que ca, et nous semblons être perdus, sans repères.
Alors, pour échapper à cela, nous allons en direction de la mer. Mais la baie d'Albany est immense et pour aller à la pointe d'en face, où nous pensons que le point le plus éloignéest à une dizaine de kilomètres, nous mettons 30 minutes. Oui plus de 25km pour accéder à ce que la carte nous montre comme étant Frenchman Bay, la presqu'île d'Albany. Ce n'est pas la première fois que nous voyons un French dans un nom, nous apprendrons plus tard, une fois à Esperance, le pourquoi du comment.
Nous arrivons à cette fin de route, où nous trouvons un petit coin paradisiaque, sable blanc et petits palmiers, personne aux alentours, et une bière fraiche, plus ou moins, en main.
Deux choix s'offrent à nous. Dormir à cet endroit, avec le risque de voir le ranger nous dire bonjour le lendemain matin au reveil, où alors dormir chez Rémi, un couchsurfer rencontré sur le site Internet. Les deux choix sont tentants, et nous décidons d'aller voir Rémi, qui habite là depuis quelques mois, pour avoir un panel de choix pour le lendemain.
Rémi est un Francais qui habite avec une Taiwanaise, dont j'ai oublié le nom. Il possède un grand sens de l'humour, assez particulier, et a une grande culture générale. Nous cuisinons végétarien pour leur faire découvrir que la viande ou le poisson n'est pas un ingrédient nécessaire. Pas facile pour la culture asiatique d'entrevoir cette idée, et tous deux semblent apprécier le repas. Nous veillerons tard avec Rémi, qui apparait heureux de pouvoir parler français,  et nous partirons tôt le lendemain matin vers la librairie. Puis vers 11h, Albany ne nous interesse pas plus que ca, et le choc foret-nature-bush contre la ville est beaucoup trop rapide. Du coup, nous regardons la carte de l'Australie, et, ô incroyable, nous n'avons rien fait, il reste encore tant d'espace avant d'arriver à Melbourne. Certes nous avons plus de 5 semaines, mais nous n'avons fait qu'un dizieme en une semaine. Ce qui risque d'être long à cette allure là. Alors nous partons vers Esperance qui nous parait déjà être une bonne étape.

Pierre sous le soleil sans fin d'australie

Et nous revoila sur de longues lignes droites sans fin. La conduite en devient monotone dans le bush. Et longue. Mais les vans et les road trains (semi remorques avec 3, 4 ou 5 remorques à l'arrière, certains font plus grand que 80 metres de longs, et le plus grand que nous ayons vu possedait 88 roues. Il y en a beaucoup sur les highways, les autoroutes qui quadrillent l'australie, et les plus grands qui ne peuvent pas freiner fortement sont obligés de décèlérer une quizaine de km avant l'entrée des villes ou des stations services. Nous nous sommes fait doubler des bonnes dizaines de fois sur tout le trajet par ces road trains) nous égayent la route.

Des tortues, où que je regarde...

Nous mangeons à coté d'une rivière presque à sec, et décidons d'aller à Point Ann, sur recommandation de Francesco, pour y passer la nuit. Point Ann est un camping assez loin du highway, et lorsque la route commence à se transformer en chemin de terre, nous arrivons un peu plus tard à un checkpoint. Les checkpoint des parcs nationaux en Australie ne sont pas gardés, seuls des panneaux d'information indiquent le prix à payer par voiture et par personne pour le camping. Une enveloppe est laissée à la disposition des gens pour qu'ils puissent payer. Nous ne payerons pas, mais serons reprimandés d'une autre manière. Nous apprenons un mot "corrugated" qui veut dire "ondulé". La phrase marquée à la craie, un peu à la manière d'un film d'horreur, nous dit "road to Point Ann, extremely corrugated" (route pour Point Ann, extremement ondulée). Pour nous, WoonJa est capable de passer au dessus de tout, mais nous aurions dû faire confiance au jugement de l'australien, un ranger sûrement, qui a dit "extremely".
Grossière erreur. 10km/h sur 30km, et encore quand je roulais vite. La route la plus ondulée de ma vie. C'était des gouffres entre les rainures de la route. Il fallait qu'on ait vraiment envie d'y aller. On s'est sérieusement posé la question. Et là c'est quand nous sommes arrivés au croisement. Devant nous, le highway, 50km. Derriere nous, la partie du highway que nous avions quitté, 44km dont 14km de routes défoncées. A droite, Point Ann, 16km. Après une brève hésitation, et un fou rire d'un mec en 4x4 qui nous a croisé, WoonJa et nous, la décision de continuer coûte que coûte nous a amené jusqu'à Point Ann et son camping.

Pierre et moi même sous de belles couleurs

Nous étions seuls. Nous avons garé la voiture, marché sur la plage, profité de la tranquilité de l'immense plage de sable blanc, fait de la musique, fait à manger sur les barbeuc géants au gaz, et installés un campement à la belle étoile sur la plage. Ce fut une belle pleine Lune. Et le réveil au petit matin, aux premières lueurs, avec un thé chaud, a marqué d'un point fixe notre première nuit dehors sur la route de Melbourne. Le temps d'en profiter, de faire un jogging et de ranger tout le barda, nous sommes repartis pour 70km de routes corrugated à extremely corrugated. C'est là qu'on s' aperçoit que ce pays est vraiment grand et vide.
Depuis presque 2h, nous n'avons vu que du bush et des animaux qui vivent avec ou dedans. C'est un sentiment difficile a exprimer par des mots. Il faut être ici pour comprendre le mot "Grand", et cette immensité de rien.
Prochaine étape sur la route, Hopetoun, la ville de l'Espoir, du moins c'est ce que son nom indique. Nous l'attendrons pour y manger. Et ce n'est pas exactement ce que nous attendions.
Rien ne semble être vivant à part les mouettes et les joueurs de cricket. Nous mangeons sur la plage et jouons à protéger notre repas des mouettes affamées. Après nous être demandé ce que nous faisions là,  nous décidons de partir pour Esperance dès la fin des sandwiches.

Elephants Rocks, les caillou aux formes faciles à imaginer

En partant, alors qu'aucun signe de vie ne s'était manifesté, nous croisons un van multi coloré et décidons instantanément de les poursuivre pour leur demander ce qu'il y a vraiment à faire dans le coin. La course poursuite dure longtemps vu que les conducteurs du van bombardent sur l'accélérateur. Puis le van fait demi tour et nous les arrêtons au beau milieu de la route. Ce sont deux australiennes en road trip qui nous répondent qu'elle suive la côte pour aller sur toutes les plages. Nous retournons chercher de l'essence avec une machine bizarre pour payer, et nous choisissons une plage au pif. Le van des filles est là. Nous faisons une quête aux coquillages, car la plage est magnifique et les coquillages le sont encore plus. Puis nous retrouvons les filles, Nomes et Nina, avec qui nous papotons et nous baignons. Puis, tous ensemble, nous faisons plusieurs plages jusqu'à trouver un camping où nous passons la nuit. La soirée éclairée au bougie et au clair de pleine lune sur la plage, est musicale. Première nuit froide en hamac.
Le lendemain matin, après une partie de pétanque, nous partons en direction d'Esperance. Beaucoup de plages sur la route, et nous perdons de vue les filles qui roulent beaucoup plus vite que nous.
Après Hopetoun "la ville de l'espoir" voici Esperance. Encore beaucoup d'humour australien.
Il est Dimanche, donc tout est fermé. Nous nous balladons dans la ville et apprenons soi disant que les plages d'Esperance sont les plus belles du Western Australia. Forcément nous y allons. Blue Heaven plage, à coté de Twilight Beach. Il fait pas beau, et il y a du vent, difficile de se forger un avis objectif. Nous rentrons sur Esperance et trouvons l'esplanade, un endroit où l'on peut se garer, manger, doucher à l'eau chaude, toilettes, et rencontrer des backpackers. Comme nous ne savons pas du tout où dormir, on nous fait découvrir l'application WikiCamp, celle qui dit tout sur tout, de partout, et surtout les trucs gratuits. Une pépites. Un must to have. Nous rencontrons une dame originaire de cette ville qui nous apprend que les gens collaborent beaucoup avec la police en balançant particulièrement les backpackers. Elle nous dira même la superbe phrase qui nous restera avec Pierre "if the ranger doesn't catch you, good on you, good on you" ( si le ranger ne vous attrappe pas, tant mieux pour vous ) (Good on you est la phrase australienne de réference avec No worries).
Nous recroisons les filles et décidons d'aller au seul camp gratuit d'Esperance où une collection de vans blancs sans personnalité est déjà en train de sièger pour la nuit. Nous boirons notre premier vin rouge du voyage. 20$ la bouteille, ca correspond à du 1€ en France. Dur.

Extrait de mon calepin, le enième depuis mon arrivée

Le lendemain, nous tenterons de trouver du boulot en vain, ce patelin n'est pas pour nous. Mais bous rencontrerons Julie, une vendeuse d'un magasin de seconde main qui nous donnera des bons tips pour Melbourne. Des copains plus tard nous dirons qu'elle leur a parlé de nous. Nous sommes connus où que nous allons. Nous mangeons à Twilight Beach, jouons de la musique dans la rue et gagnons nos premiers 8$ de chapeau !
Puis, lassés de cette ville, nous partons pour Cape Legrand, où tout commencera à se bousculer, et où notre voyage prendra enfin l'aspect d'un véritable road trip, et non de vacances. Esperance est à 1200km de notre point de départ. Il nous reste 4000km avant Melbourne.

lundi 6 avril 2015

Denmark & Nature omnipresente

La route prise, nous voilà en dehors de Margaret River, douce et attachante ville. Le voyage commence sur la création d'attrapes-rêves et de bracelets bresiliens. La route, Caves Road, est l'ancienne route qui suit l'océan.


Une erreur d'orientation nous fait arriver à Pemberton,  tout petit patelin de quelques pas beaucoup d'habitants.
Là,  il y a les vestiges de ce que fut un temps la sécurité des incendies. Nous marchons dans la forêt jusqu'à trouver les arbres immenses que nous cherchons. Autours d'eux sont incrustés des barres de fer, qui construisent un escalier pour monter à la cime, où une cabane attend ceux qui ont le courage de se retrouver à plus de 60m de hauteur, sans filet de sécurité. Mais la vue y est imprenable, et l'on peut distinguer d'autres arbres, de la même fonction, au loin. Auparavant, les avions et les hélicopteres n'existant pas, il était nécessaire de monter à ces arbres pour surveiller tout risque d'incendie. En Australie, les feux de forêt sont ravageurs et gagnent rapidement du terrain.
Bon, à ce moment là, moi, devant l'arbre, je ne me sens pas de monter, mais il parait que la vue y est incroyable. 58m de hauteur, c'est tout de même pas rien.
Nous continuons la route, avec l'espoir d'arriver à Denmark, notre première étape, avant la nuit.

Première pleine Lune, Denmark, WA

Nous traversons une forêt qui a brulé il y a quelques semaines, et les arbres carbonisés encore fumants, nous regardent d'un air triste. L'atmosphère d'une forêt, qui jadis devait être merveilleuse, une fois brulée est étrange,  voire même perturbante.

Routes dite "Ondulées"

Nous roulons vraiment doucement de peur d'abimer un kangourou avec WoonJa car la nuit tombe très vite, et nous ne sommes pas encore arrivés. Puis la route MacLeod (oui comme Conrad, apres avoir vu la désolation de la forêt disparue, la vie nous envoie son signe d'immortalité pour prouver une fois de plus la superiorité de la planète Terre) se montre sur notre gauche. Au bout nous y trouverons la maison d'un italien, Francesco, d'une française, Marie, et de leur deux filles Australienne, Laura et Chloé. Ce sont des amis d'amis et nous ont été chaudement recommandés. Laura me fait beaucoup penser à ma nièce Julia avec qui j'ai joué au mêmes jeux lorsqu'elle était plus petite. Je me rend compte avec ces petites choses de la vie à quel point certaines personnes peuvent vous manquer.
Quoi qu'il en soit nous tombons à pic, car ils doivent partir pour le weekend, et nous faisons notre première expérience de dog sitting en Australie. Nous devons donner a manger à Sacha leur chien pendant leur absence de 4 jours. C'est en même temps du House Sitting (gardiennage de maison), ce qui nous fait une double expérience à rajouter sur le CV.
Pendant ces quatres jours, un nous servira à profiter d'un toit,  d'un vrai lit, d'une cuisine, et d'une salle de bain, tout en ayant la terrasse et l'écran géant. Ah oui, ai je besoin de préciser une fois de plus que nous sommes au milieu du bush, de la foret et rien autours a moins de 10km ?
Un deuxieme jour nous servira à aller découvrir les plages environnantes, comme la plage de Conspicious Cliff où nous conquerirons une colline imprenable défendue par des buissons à ronces et des serpents venimeux, mais une fois en haut, la vue est admirablement merveilleuse. Nous sauterons jusqu'en bas à l'image parfaite de kangourous. Et nagerons dans l'océan à l'image parfaite de poissons, nus.

Yoga sur La colline imprenable de Conspicious Cliff

Il y aura aussi la baie des éléphants, où d'immenses rochers se dissimulent sous des traits éléphantesques. On ne sait jamais, peut être ont ils peur de leur condition de rocher. Nous verrons Peaceful Bay, pas de beaucoup mais le nom fait rêver.

L'intérieur d'un Tingle Tree

Un troisième jour nous fera aller à la Vallée des Géants. Les géants, ce sont des Tingles. Je ne connais pas le nom français,  mais si quelqu'un peut nous le partager, je l'en remercie d'avance. Les tingles sont des arbres sur-arbres, voire peut être même les ancêtres de Super Arbre, le super héros des arbres. Il faudrait 10 personnes essayant de l'entourer, les bras tendus, pour faire le tour complet de chacun d'entre eux. Et cela pour les plus jeunes. Les plus vieux sont surprenants de gigantisme. On pourrait y faire rentrer à l'interieur (car beaucoup ont brulés de l'intérieur)  des vans et peut être même camper à plusieures tentes.
Dans cette Valley of the Giants, était un parc. Dans ce parc était un site payant. Dans ce site payant était une vue à 15m de hauteur sur des ponts métalliques. Dans cette idée,  il fallait payer 15 dollars chacun pour voir ce que nous pouvions voir dans cette immense forêt tout autours. Vous comprendrez qu'on a préféré aller se ballader gratuitement autours. Cependant il y avait une partie gratuite, où nous pouvions voir quelques arbres centenaires, comme Grand'Ma, un Tingle à Lunettes. J'ai laissé l'esprit d'un arbre jouer avec mon didgeridoo, et de son intérieur (littéralement puisque j'étais dedans) vibrera un long et envoûtant message qui saisira toute vie aux alentours. C'est la première fois que je comprend le langage d'un arbre au travers de mon didgeridoo (Pour ceux, sceptique et tout autre non reveur, ce n'est bien évidemment pas l'arbre qui soufflait dans mon didge, c'était bien moi, mais en très profonde méditation au coeur de cet arbre, j'avais la sensation que l'arbre me guidait dans les vibrations, ndlr).

Grand'Ma Tingle

Dans cette journée,  j'ai également pu conduire un bateau attaché en remorque. Hé ouais, c'est pas tous les jours que ça m'arrive. Un petit catamaran que l'on a amené à Walpole pour les besoins d'une course.
Nous avons aussi croisé un chemin pédestre qui suit la côte ouest et part au Sud. Un ancien chemin aborigène,  semblerait il.
Une quatrième journée nous fera nous ballader et découvrir la vie locale. Nous découvrirons la pétanque locale, appelée le jeu de "ball". La balle est légerement ovale, et sept fois plus grosse qu'une boule. Les participants sont a 30 mètres du jeu et essaye par équipes de se rapprocher de la balle centrale. Moyenne d'âge, soixante dix ans.

Plage de Conspicious Cliff et ses fleurs du bush

Nous irons nous ballader du coté de Monkey Rock, que nous ne verrons pas, car il se faisait tard, et nous n'aimons pas conduire la nuit ici. Et nous verrons William Bay, magnifique mer, où nous ferons la découverte des "Blowholes". Ce sont des falaises. En haut il y a des trous qui descendent jusque dans l'océan. Et par un phénomène de vagues et de marées, l'eau s'engouffre dans les entrées du bas, et remonte pour créer des geysers au niveau des sorties du haut. La mer est à une cinquantaine de mètres plus bas, cela doit créer une sensation étrange et impressionnante. Cela "doit", car l'océan n'en faisait qu'à sa tête, ne recrachait que des jets d'air par ces trous.

Blowholes, "trous qui soufflent"

Les deux jours suivants, nous resterons avec la famille, et nous irons même jusqu'à faire des pizzas dans leur four à bois. Sept exactement, et une nutella banane noix de coco, et macadamia brisée on top !
Alors que nous nous disions que nous devrions repartir un jour où l'autre, est arrivé un homme d'une soixantaine d'années qui après avoir parlé avec nous, nous offre une journée de travail, pour peindre quelques murs chez lui. Nous aurons même droit à du fromage pour le repas. Et du vrai.
Ensuite, quelques nouveaux sous en poche, nous décidons de partir pour Albany.
Oui, l'australie a de l'humour. Ou un manque d'inspiration.
Apres Denmark, voila donc Albany. La route n'est pas très longue, ni très belle, et Albany a l'air immense.
L'Est nous appelle, et nous avons un sourire qui dépasse largement nos espérances.


mardi 17 mars 2015

Nouvelle Aventure

Petit souvenir laissé a Margaret River

Un matin de février, je me suis levé, béni d'une force incroyable qui m'a fait sentir que cette journée serait juste parfaite si je suivais mon propre flow.
J'ai petit déjeuner, un bon thé, et en regardant le vélo posé contre le mur, une envie soudaine de le grimper et aller en ville avec. 10km plus tard, un peu en sueur, voilà Margaret River. Petite bourgade où j'ai habité depuis le mois de Novembre. Il m'a fallu traverser la forêt du parc National, calme et immense. Mis a part les 4x4 qui passent a mes cotés bien sur. Cette foret me semble t'il est tres belle.
Coucher de soleil sur ma plage préférée de Margaret River, Ellensbrook Beach

Mon idée de ce matin là, sans vraiment y reflechir, était d'aller rédiger mon Cv à la librairie. Suite a mon retour du Laos, pas mal de choses avaient changés en moi que je me devais de rediger en papier officiel. Mon calme d'esprit en l'occurence. L'idée suivante était d'aller donner un coup de main volontaire à la soupe populaire, appelée Soupy en Australie.
Message trouvé au detour d'une maison

Vu que la librairie n'a pas voulu me laisser écrire mon Cv gratuitement, grand bien m'en fasse, je suis allé a Soupy plus tot pour couper des légumes. Si j'étais resté à la librairie je n'aurai pas eu le temps d'aller la bas. Je suis tout de meme arrivé en retard, ne sait on jamais.
Detour d'une rue, Margaret River.

Je me suis vite integré à l'ambiance générale, très détendue.
Quelques temps après, un jeune homme du nom de Pierre est arrivé.
Le premier regard croisé avec lui m'a fait savoir que j'allais passer du temps avec lui dans le futur.
Pierre & Moi

Après lui avoir parlé d'une pierre que j'ai et dont le collier, fait par mon ancienne colloc, avait cassé au Laos, Pierre m'a proposé de me refaire un autre collier en attendant de revoir ma colloc. J'allais lui dire que la vie déciderait pour nous de nous revoir ou pas pour cela, car je pensais avoir des choses a faire.
Et puis je me suis souvenu qu'il fallait que je suive le flow, et j'ai dis "ok, allons y"
Je ne l'ai pas laissé depuis puisque j'ai demenagé là où lui et Nathan, un australien, habitaient. C'etait une caravane au milieu du bush, entouré de jardins potagers en tout genre, et d'enormément de canards, d'oies, de poules et d'une femelle paon, qui venait me rendre visite chaque matin. Nick était le propriétaire de la maison pas loin et de la caravane, un monsieur d'une soixante d'années,  les cheveux longs, surfeur à son temps libre.
Pierre dormait dans la caravane, Nathan dormait à la belle étoile dans son sleeping bag et moi je dormais sur le canapé en dehors, sous l'abri créé pour protéger la caravane. Nous étions logés comme un 3 étoiles.
Quelques jours plus tard, nous avons pris la décision d'un road trip vers Melbourne à quelques 3500km de là, avec l'aide de WoonJa, la voiture au grand coeur inopinée. Cette voiture a été donnée à Pierre quelques jours avant de me connaitre par son ancien propriétaire, un italien retourné en Europe depuis. Son nom, WoonJa, vient d'un dialecte aborigène du coin, et signifie "Amour". Nous l'avons choisi autant qu'elle nous a choisit pour ce tour de l'Australie.
WoonJa
Le départ a été fixé au 25 février en direction de Denmark, une ville du Sud du Western Australia.
Une soirée d'au revoir avec des amis nous a fait décaler ce départ d'une journée.
Pierre a un avion à prendre le 29 Mars à Melbourne, nous avons donc 5 semaines pour y arriver.
Le 26 février au matin, vers 14h, nous étions assis dans WoonJa, en direction du plus grand road trip dont je peux me souvenir d'avoir fait en une traite.
Attention : Kangouroux sautant par dessus les canards.

dimanche 15 février 2015

Petit temps de réacclimatation

De retour en Australie, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme qui dirait Voltaire. Je n'ai juste pas le temps de publier la fin du voyage au Laos, ji celui au Cambodge. Mais cela viendra, soyons patient, et cela vaudra le coup d'oeil !

Beaucoup d'amour et de pensées pour tout ceux qui viennent checker ou j'en suis !

A tres vite !

(Petit indice, prochaine destination, une merveille du monde)

Les commentaires sont de nouveaux activés !

mardi 3 février 2015

Phonsavan et la plaine des jarres

La route de Phonsavan est en partie la même que celle de Luang Prabang.  On a eu la chance de revoir ces merveilleux décors montagneux, que nous considérons comme la plus belle route du Laos. C'est toujours un plaisir de passer par là. Le minibus qui nous emmene n'est encore une fois, pas de la meilleure des qualités, mais bon.
On est arrivés en début d'après midi, et la ville semblait très grande. Semblait, parce qu'en fait la ville est le long de la route, sans jamais s'etendre autours. Nous avons marché, souriant d'être arrivés si tôt, nous avions le temps.

Hasards des détours d'une rue, Phonsavan

Nous avons trouvé une guesthouse pas vraiment peu chère, parce que peu de touristes, les gens semblent être des business man chinois. Pas beaucoup de backpackers autours de nous.

Paysages "cratères" aux alentours

Il n'y a pas grand chose a dire sur la ville en elle même, a part un petit marché et quelques échoppes. Nous sommes venus ici pour voir la plaine des jarres.
La plaine des jarres est séparée en trois sites accessibles au public. Là, il y a des énormes jarres en pierre à moitié enterrées depuis 3000 ans.

Plaine des jarres, site 3.

Beaucoup de légendes tournent autours de ces jarres. Certaines disent que c'est là ou avait lieu la fermentation du whiskey auparavant. D'autres disent qu'elles ont été placé là par des gens. D'autres encore racontent que ce sont des urnes funéraires, ce que les scientifiques penchent à croire. La dernière théorie nous semblait probable.
Nous avons loué un scooter, une fois de plus, et sommes allés dans la pampa laossienne. Nous sommes allés au site numéro 3 en premier, avec quelques problemes pour trouver la bonne route. C'etait réellement à l'image d'un cimetierre, entouré d'arbres, et aucun touriste aux alentours.

Site 3.

Nous avons dû suivre le protocole du MAG (Mines Advisory Group) car cette partie du Laos a été bombardée par les américains durant la guerre secrète d'indochine. C'est l'endroit au monde le plus bombardé de tout les temps. Pendant 12 ans, chaque 8 minutes, un bombardier militaire a "déchargé" ses bombes au Laos plutôt qu'au Vietnam.  Les deux tiers des missions ont été annulées lors des vols avant d'arriver sur le territoire du Vietnam. Les avions, faisant demi tour, à cause de paperasse (si les avions étaient pleins, il y avait alors un inventaire à faire) et de problèmes de carburants (un avion chargé consomme plus, et ils avaient juste assez de carburant lors de ces missions pour faire un aller retour) lachèrentles bombes non armées sur le Laos. Beaucoup explosérent au contact du sol, beaucoup non. Ces bombes explosent toujours de nos jours, c'est pourquoi le MAG déconseille de sortir des chemins déminés. Elles tuent encore une nombre impressionant de fermiers, d'enfants et d'aventuriers insouciants. Le MAG, venant d'Europe et des Etats Unis, sont ici pour former les locaux au déminage.
Les paysages aux alentours sont remplis de cratères si vous poussez un peu dans la pampa sur la route 7. Comme une lune remplie d'herbe.
C'était la partie histoire. Très intéressant d'apprendre ce qu'il s'est réellement passé la bas. Nous ne connaissions à peine qu'un dizième de la vérité. Dans une bombe, il peut y avoir 250 grenades. De la connerie folle.

Colline sur le site 1.

Nous sommes allés au site 2, mais voulions voir le site 1 où il y a quelques centaines de jarres. Il y a un joli chemin à faire à pied, 1km tout au plus, au travers de jarres, de collines et de cratères. Une fois arrivés sur la première colline, voyant le site de haut, nous nous sommes demandés où étaient les jarres au milieu de ce millier de touriste chinois qui prenaient des photos. C'était un peu comme assister à une compétition sportive dans un stade avec ces milliers de flashs à chaque seconde.
Nous sommes rentrés à Phonsavan, mangé quelques noodles, et avons décidé de partir le lendemain apres un dernier tour de scooter. Après les jarres, il n'y a pas grand chose à faire dans le coin à cause du danger de se ballader librement.

Brume sur Vang Vieng

Nous sommes retournés à Vang Vieng, pour deux jours, pour acheter un billet pour Bangkok. Romain avait un avion à prendre là bas, pour le Sri Lanka.

Surréaliste vue de Vang Vieng

12h de train plus tard, de retour à Bangkok. Oh vous savez à quel point j'aime cette ville. Mais cette fois nous avons rencontrés des amis de voyage au Flapping Duck Guesthouse.  Eva et Laeti que nous avions rencontré aux 4000 iles s' y trouvaient également.

Passage de la frontière Laos Thailande, en train, au dessux du Mékong. 

Maintenant, Romain est parti, il est dans l'avion, et je suis seul, pleurant sur mon lit, triste de ne plus l'acoir à mes cotés.  Je vais être en manque de sa feignantise, sa manière de mâcher en dormant, son mauvais caractère et plus que tout de sa compagnie.
Mais je suis heureux que le voyage continue pour lui comme pour moi. C'était la première fois pour de vrai que je voyage avec quelqu'un sur le long terme, et c'était une très bonne expérience que je serai heureux de partager une fois de plus avec quelqu'un. Juste pour dire. Je ne propose à personne de voyager avec moi, non non, je suis pas comme ça.  De toute manière,  avec moi, on ne s' amuse pas, on ne rigole pas, on ne vit pas le moment, et on ne découvre rien. Ne pensez pas que mon invitation à voyager tient toujours!
Maintenant à Bangkok, j'ai eu le plaisir de rencontrer une très belle personne, juste après que Romain parte, comme si la vie m'envoyait un nouveau précieux signe, m'avouant sa beauté !

Street art, Bangkok

jeudi 29 janvier 2015

De Luang Prabang à Vang Vieng

Coucher de soleil, Luang Prabang

Luang Prabang, literallement "à l'image du Bouddha Royal", est une ville du centre nord laossien, à la confluence du Nam Khan et du Mékong à 300km au nord de la capitale, Ventiane. C'est la capital de la province de Luang Prabang,  et sa population est de 50000 habitants. Le vieux centre ville est classé a l'UNESCO, site mondial d'héritage culturel. (Wikisource)

La route de Luang Prabang,  dans les montagnes est incroyable

Premier contact, il fait froid. Suite à notre voyage difficile,  Romain et moi nous sommes mal compris et nous partons chacun dans une guesthouse différente.  Caro que nous avons rencontré sur les 4000 iles est là aussi.
Je suis tombé malade à cause d'un mélange bouffe et temps froid. Ça faisait un moment que je n'avais pa eu aussi froid. C'est vraiment incroyable que j'ai pu y être habitué à une époque.
J'ai passé la journée assomé par une étrange maladie, et les copains m'ont apporté un remède sous la forme de frites, d'oréos et de coca. Après ça,  me sentant mieux, nous sommes allés au marché au marché de nuit pour acheter des pull over. Après ca tout semblait enfin parfait.
On est resté 5 jours, et c'est bien plus qu'il n'en faut, pour marcher au travers de cette ville étendue en long, et alentours. Tout semblait si français ici. Les batiments avaient une french touch sur leur architecture d'origine laossienne. On pouvait lire du français sur tous les batiments officiels (écoles, banques, mairie, etc..). C'était intéressant,  surprenant même. Je ne m'attendais pas que l'indochine ait pu marquer si profondement ce pays. Jusqu'à Luang Prabang,  ce n'était pas si évident de le remarquer. Là,  c'était naturel de lire des panneaux en français. On a vérifié parce que nous croyions que les francais et les allemands étaient les premiers touristes de ce pays, mais apparement,  ils sont juste plus bruyant. Ils sont classés 7e et 9e au classemnt des pays visitant le Laos. En premiers sont les thai, les vietnamiens et les chinois. Ca n'aurait pas du nous surprendre.
La bas, j'ai rencontré de nouveau Carina, elle était dans l'avion avec moi quand je suis parti de Belgique. Elle avec deux autres amis, et nous avons partagé notre temps ensemble jusqu'à Vang Vieng, la ville suivante de notre programme.
A Luang Prabang, nous avons beaucoup marché pour voir les alentours, et nous avons laissé le flow guider nos pas.

Cascade de Kuang Si, l'une des plus belles cascades d'Asie du sud est.

Nous sommes allé à la cascade de Kuang Si, qui est l'une des plus belle cascades d'Asie du sud est. C'était magique. (Regardez la video suivante pour comprendre un peu mieux). Cette cascade est séparée en plusieurs piscines sur différents étages.

Les différents bassins de la cascade, petit échantillon.

C'était vraiment peuplé et bruyant, mais nous nous sommes sentis assez vaillants pour escalader une partie de la cascade et tomber la dessus :


Avec Romain, nous avons volé un radeau en bambou, et sommes partis à l'aventure sur une des piscines superieures, comme deux pirates aventureux, pagayants sur cette belle partie d'eau calme, entourés d'arbres centenaires et merveilleux. Nous étions deux pirate du Mékong.  Ou presque. Nous n'avions pas de rhum. (Boiredu rhum avant onze heure du mat' ne fait pas de vous un alcolique, mais cela fait de vous un pirate. Pour information).

Deux pirates de la nouvelle génération! 

Nous avons trouvé un bar sympa où chiller, avec une vue sur la deuxieme rivière de Luang prabang. Son nom "Utopia".
Luang Prabang est l'une des villes les plus touristiques du pays. Tout les prix suivent en conséquence. Et très rapidement. Une chambre dans cette ville équivalait a deux nuit à Thakhek, et trois à Don Det. La guesthouse ou nous étions était peu chère, Moukdavan, mais on ne peut reserver à l'avance, il faut tenter sa chance chaque jour.

Moines sur le pont de bambou de Luang Prabang. 

Je ne savais pas tout ca avant d'y aller de moi même.
Nous avons finalement décidé d'aller a Vang Vieng,  au sud. Où il fait plus chaud. Où peut être il y aura moins de falangs qu'à Luang Prabang.  Quelle naiveté.

6h de bus plus tard...

Vang Vieng

Vang Vieng est... étrange... dans le bon sens du terme. C'est comme une ville pour faire la fête, mais sans vraiment de réelle fêtes. Shots d'alcool grauits, drogues et autre moyens de s' amuser font decette ville un endroit intéressant à visiter. Autours de la ville, il n'y a que des montagnes et des rivières entourées d'autres montagnes. A l'intérieur,  les bars se succèdent aux restaurants, guesthouses, tours opérateurs et ATM (distributeur d'argent). C'est vraiment irréel de se ballader dans ces rues au lever du soleil.

Craquage total des français, assiette de fromage, assiette de charcut', Chablis 2008. Oui oui, ça manque.

Au moins, les températures étaient correctes, même la nuit.
 Nous étions là,  Carina, Ninni, Romain et moi, a essayer de comprendre cette ville. Mais une fois de plus, la vie a choisi pour nous nos activités, et chacun marchait sur son chemin, vaquant à ses occupations. On savait que le chill (endroit pour se relaxer, avec des hamacs, matelas, et coussins) de l'hotel serait notre point de rencontre. Pan's Place est une bonne guesthouse où rester quelques jours. Peu chere si vous êtes deux. Dortoirs sympa aussi.
Nous sommes allés au Blue lagoon,  un endroit ou l'eau d'une rivière est bleue claire, on peut nager dedans, ce que nous avons fait,  et on peut même grimper à un arbre pour sauter dans l'eau. C'était vraiment rempli de monde, tant que je me croyais un peu dans un centre aquatique municipal. Je n'ai pris aucune photo car je me suis senti oppressé par tous ces gens qui le faisait. Et l'endroit était pas si grand que ça. Il y avait aussi une vaste caverne, où il fallait emprunter de magnifiques escaliers de pierre pour y accéder. C'était si grand à l'intérieur que nous avons décidé de rester dans la première salle pour y savourer sa beauté naturelle. Un ouverture dans la montagne nous laissait profiter d'un magnifique coucher de soleil. On aurait pu parler d'un endroit presque parfait, si seulement ce n'était pas aussi peuplé.
Le truc super cool la dedans, c'est le chemin pour y aller. On a loué des vtt, oui oui des vtt, pas des vélos super pourris. Des vtt. La grande classe de se laisser aller sur tout types de chemin de montagne. Un peu cahoteux parfois, mais hé! On avait des vtt!

Petite ballade au soleil couchant.

On a rencontré Marion également, la bikeuse qui fait un tour d'asie du sud est. Celle qu'on avait rencontré a Thakhek, et qu'on surnomme la Manolette. Elle venait tout juste d'arriver quand je l'ai trouvé, presque toute perdue sur son vélo. Elle est resté (un tant soit peu vu son energie de "je-peux-pas-vraiment-rester-immobile") 2 ou 3 nuits dans la même guesthouse que nous.
Il y a beaucoup de choses a faire à Vang Vieng. On peut aller faire du tubing (grosse journée a picoler assis sur des grosses bouées glissant sur la rivière,  chaque bar en bord de rivière lance une corde pour ramener au bord et vous donner des free shots) (autant dire que c'est totalement ce pourquoi nous étions là) (j'espère que vous savez lire l'ironie). On peut louer des buggys, scooter, moto cross, et vtt pour découvrir la région. Faire un tour en mongolfiere, au lever du soleil ou à son coucher. On peut aller chiller et rencontrer du monde dans les bars (beaucoup de bars diffusent la série Friends en boucle). On peut y faire de l'escalade et des randos... tant de choses que vous n'aurez pas le temps de vous ennuyerr
Mais, parce qu'il y a toujours un mais... nous n'avons pas fait comme la masse, et nous avons passé notre temps à marcher et voir les alentours. Et c'était GENIAL de voir des montagnes,  et être totalement rechargé par elles. Les montagnes francaises commencent à me manquer un petit peu.
Vivre en ville, c'est just trop. Ça faisait longtemps qu'on avait pas été au milieu de nulle part, dans la nature. Donc maintenant nous sommes parti en direction du nord et de Phonsavan, pour aller voir la plaine des jarres.
C'était vraiment sympa de vous avoir autours de nous les copains et d'avoir partagé ces moments avec nous. Merci beaucoup du fond du coeur!